L’Union africaine de radiodiffusion s'oppose à la spoliation du spectre réservé à la radiodiffusion
L’UAR l’a fait savoir au cours de la 4ème réunion préparatoire de l’Union africaine des Télécommunications organisée à Yaoundé au Cameroun, en vue de la Conférence mondiale des Radiocommunications prévue en novembre 2023, à Dubai.
«Les opérateurs de la téléphonie mobile ont une boulimie pour ce qui est des bandes. Ils ont déjà absorbé tout ce qui leur était réservé et ont décidé de coloniser la bande TNT en venant nous spolier et nous arracher une partie de cette bande». Ainsi s’exprimait le Directeur général de l’Union africaine de Radiodiffusion, Grégoire Ndjaka, à l’entame de la 4ème et dernière réunion préparatoire de la Conférence mondiale des Radiocommunications 2023 qui s’est tenue du 7 au 11 août 2023, à Yaoundé.
Pendant près d’une semaine, radiodiffuseurs, autorités gouvernementales africaines, sociétés civiles, fournisseurs de radiocommunications, organismes de régulation des télécommunications et experts ont débattu de l’avenir des radiocommunications dans un contexte marqué par l’avancée fulgurante des TIC.
La rencontre était organisée par l’Union africaine des Télécommunications, en prélude à la Conférence mondiale des Radiocommunications 2023 (CMR-23), prévue en novembre 2023 à Dubai.
Cette 4ème réunion sur la CMR2023 se tient au moment où les radiodiffuseurs font face à des difficultés liées à la disponibilité du spectre.
«Je viens ici signifier la grande inquiétude de l’audiovisuel africain face au probable bouleversement qui pourrait changer et remettre en cause tous les fondamentaux de notre écosystème en tant que communicateurs», a déclaré le Directeur général de l’UAR.
Pour lui, il y a lieu de s’inquiéter sur ce que pourrait devenir l’audiovisuel si les prochaines décisions de Dubai n’intégraient pas les préoccupations des radiodiffuseurs africains.
En effet, en janvier 2023, les pays africains membres de l’UAR réunis à Dakar, au Sénégal, avaient relevé que le seul spectre restant pour le déploiement de la TNT en Afrique en UHF sur la bande 477 -470 MHZ, ceci après deux dividendes numériques au termes desquels les bandes 800 MHZ et 700 MHZ ont été amputées et allouées au secteur de la téléphonie mobile.
Il y a quelques années, Convergence Partners, une firme de gestion de placements dans le secteur des télécommunications, des médias et de la technologie en Afrique faisait remarquer que les gouvernements africains perdrait 30 milliards $ chaque année parce qu’ils ne libèrent pas le spectre nécessaire pour le déploiement de la Télévision numérique terrestre (Tnt). Et les zones rurales sont les plus pénalisées.
Pour le DG de l’UAR, «Il s’agit maintenant d’examiner l’utilisation du spectre et les besoins de services existants dans la bande de fréquence 470 - 960 MHZ en région 1 et d’envisager les mesures réglementaires qui pourraient être prises dans cette bande en région1, compte tenu de l’examen effectué conformément à la résolution 235...».
Pour le Secrétaire général de l’UAT, John Omo, plusieurs régions du continent ne sont pas encore connectées aux TIC et «la radiocommunication est le nerf des TIC. Sans radio, nous ne pouvons pas transporter les communications. Nous sommes ici pour nous rassurer que nos populations auront bel et bien accès aux technologies de l’information et de la communication quel que soit le lieu où elles se trouvent».
Pour sa part, le ministre de la Communication du Cameroun, René Emmanuel Sadi a invité toutes les parties prenantes ainsi que les experts, à parler d’une seule voix afin de défendre la position de l'Afrique lors de la Conférence de Dubai.
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