3 mai 2025 : la liberté de la presse prise dans l’étau de l’IA, des violences politiques et de la précarité économique
- gaoudairene

- 3 mai
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« Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias », c’est le thème de la journée mondiale de la liberté de la presse 2025.

« Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias », c’est le thème de la journée mondiale de la liberté de la presse 2025.
Par le biais de ses organismes membres, l’Union Africaine de Radiodiffusion se joint à la communauté internationale pour commémorer cette journée à travers le continent.
Selon les Nations Unies, ce thème souligne les transformations profondes du paysage médiatique global et appelle à une mobilisation urgente pour sauvegarder la liberté de la presse, pierre angulaire de toute société démocratique. L’ONU attire une attention particulière sur les menaces grandissantes qui pèsent sur le journalisme indépendant, notamment face à l’essor rapide de l’intelligence artificielle (IA).
Bien que l'IA puisse potentiellement « favoriser la liberté d’expression, ou l’étouffer », elle est de plus en plus détournée pour diffuser la désinformation. Les biais algorithmiques, les mensonges et les discours de haine constituent des dangers considérables dans l'écosystème de l'information, et seule une information factuelle et vérifiable peut les contrer. Le Pacte numérique mondial de 2024 et les Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information devraient rapidement établir un cadre éthique pour réguler les technologies numériques et protéger l'intégrité de l'information, en veillant à ce que l'IA soit développée dans le respect des droits humains et de la primauté des faits.
Dans un message à la communauté internationale le 2 mai 2025, le Secrétaire général de l'ONU a rappelé que « partout, les journalistes doivent pouvoir informer librement, sans crainte ni parti pris ». Il a insisté sur le fait que lorsque leur travail est entravé, c’est la société entière qui en subit les conséquences. Cette tâche devient chaque année plus ardue et dangereuse, avec une recrudescence des attaques contre les journalistes, allant de la censure et de l'intimidation aux agressions et aux assassinats, particulièrement dans les zones de conflit telles que Gaza.
Presse africaine : Sans économie robuste, pas de vraie liberté
En Afrique subsaharienne, la principale menace à la liberté de la presse a évolué au-delà de la violence et de la censure pour englober la précarité économique des médias. « La menace la plus insidieuse qui pèse aujourd'hui sur la liberté de la presse n’est plus seulement la violence physique ou la censure directe, mais l’asphyxie économique des médias », a averti Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), lors de la publication du Classement mondial de la liberté de la presse 2025.
Les médias se trouvent désormais pris dans un étau implacable, tiraillés entre l'impératif de garantir leur indépendance et la lutte pour leur survie financière. Selon M. Marong, « quand les médias sont financièrement exsangues, leur capacité à résister aux logiques de désinformation et aux pressions politiques et économiques s'amenuise dangereusement ».
Le rapport de RSF, rendu public vendredi 2 mai, dresse un état des lieux sans concession : « dans une écrasante majorité de pays (160 sur 180), les médias peinent à atteindre une stabilité économique. Pis encore, dans un tiers des nations, des rédactions sont contraintes à des fermetures régulières. Les cas emblématiques de la Tunisie (129e, -11 places), de l’Argentine (87e, -21) ou des États-Unis (57e, -2) illustrent cette dégradation structurelle, où la primauté de la rentabilité supplante progressivement la quête essentielle de la vérité. »
Menace globale et pertes tragiques
En cette Journée mondiale, il est impératif de reconnaître le coût humain de la quête d'information. Volker Türk a noté qu'au moins 20 journalistes ont déjà été tués depuis le début de l’année, souvent dans l’impunité.

L'UNESCO révèle qu'au moins 68 journalistes et professionnels des médias ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions depuis le début de l'année 2024, avec une majorité alarmante de ces décès survenant dans des pays en conflit. Cette tendance s'inscrit dans une augmentation globale des meurtres de journalistes en zones de conflit depuis 2023. Selon le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), le bilan est encore plus lourd, avec 124 journalistes tués en 2024, marquant l'année la plus meurtrière pour la profession depuis que l'organisation a commencé à compiler ces données il y a plus de trois décennies.
Depuis 2023, un nombre inacceptable de journalistes ont payé de leur vie leur engagement envers la vérité. Le sacrifice de ces professionnels de l'information tombés rappelle l'urgence de renforcer leur protection à travers le monde et de lutter contre l'impunité de ceux qui les prennent pour cible.






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