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Assemblée de l'UAR : les défis de la transition du système analogique au système numérique en Af

La 12ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’union africaine de Radiodiffusion, s’est tenue du 25 au 29 mars 2019, à Marrakech au Maroc sur le thème : « Les nouveaux médias et leurs influences sur l’industrie de l’audiovisuel africain ». Pour Laurent Charles Boyomo Assala, directeur de l'Ecole des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication à l’Université de Yaoundé II, au Cameroun, « les pays africains doivent s’organiser au sein de l’Union Africaine de Radiodiffusion, UAR, pour tirer profit du passage de l'analogique vers le numérique ».


Une problématique assez vaste et complexe

Malgré la forte prolifération des contenus numériques et des réseaux sociaux en Afrique, il se pose le problème d’infrastructures. Les équipements et les plateformes de contenus sont tenus par de grands groupes multinationaux, par exemple les GAFA (GAFA est un acronyme désignant les quatre géants américains de l’Internet fixe et mobile que sont Google, Apple, Facebook et Amazon). Par conséquent, les créateurs des œuvres qui se trouvent en Afrique subissent une sorte de dictature de la part des patrons des infrastructures de télécommunication et de leur réglementation. D’où la nécessité pour les pays africains de s’organiser au sein de l’Union Africaine de Radiodiffusion, UAR, pour tirer profit du passage de l'analogique vers le numérique. Un passage qui, selon Laurent Charles Boyomo Assala, directeur de l'Ecole des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication à l’Université de Yaoundé II, va libérer de l'espace parce que la télévision numérique occupe moins d'espace que la télévision analogique. « C'est ce qu’on appelle le dividende numérique (le dividende numérique est l'ensemble des fréquences libérées à la suite du passage à la télévision numérique terrestre et de l'arrêt de la télévision analogique) et ce dividende numérique ne doit pas échapper aux pays africains », estime Boyomo Assala.


La question qui se pose lors de cette rencontre de Marrakech est celle-ci : comment est-ce que la régulation va intervenir dans la recomposition de ce paysage-là, du fait du numérique ? « Il existe en effet deux types de régulation. Il y a une régulation qui est faite par les télécommunications dans de nombreux pays et une régulation qui est faite par les agences de régulation des contenus », explique le directeur de l'Ecole des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication à l’Université de Yaoundé II. Alors, « faut-il affluer vers une convergence comme celle à laquelle nous invite le numérique, c'est à dire finalement fusionner les modèles de régulation en mettant ensemble la régulation des technologies et la régulation des contenus ? », s’interroge Boyomo Assala.


Tirer profit des bonnes pratiques


Sur le continent, relève Boyomo Assala, il existe des bonnes pratiques. Et il faut tirer parti de ces pratiques répandues dans divers pays. Par exemple, dit-il, « il y a des pratiques dans lesquelles on régule à la fois les techniques, les infrastructures et les contenus. Il y a aussi des pratiques dans lesquelles on tient compte des producteurs des œuvres de l'esprit ; on protège les cultures nationales ». Cette dernière pratique permet particulièrement de protéger les créateurs des œuvres de l'esprit qui sont en général très fragiles et qui ne sont pas pris en compte par les plateformes multinationales. Selon le directeur de l'Ecole des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication à l’Université de Yaoundé II, la rencontre de Marrakech devrait, une fois encore, permettre de déterminer les convergences à établir pour faire émerger des modèles. Car, selon lui, ce sont des groupes et des Etats organisés qui sont en mesure de faire plier par exemple les GAFA qui, en agrégeant les contenus dans leurs plateformes et en les redistribuant, tirent le plus de profit au détriment des producteurs des œuvres de l'esprit. Et donc naturellement, il faut une position commune pour au moins obtenir de ces groupes le payement d’une redevance, lorsqu’ils diffusent des contenus dans des pays. Il s’agit d’une redevance qui pourra financer les œuvres de l'esprit et l'investissement infrastructurel. Même si des pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud, et le Botswana ont déjà opéré le basculement numérique, la plupart des pays africains ont encore du chemin à faire, les coûts des investissements étant colossaux.

Dulce Araujo Évora – Marrakech, Maroc

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